Fille unique, génération enfant unique - moi en Chine
Je suis née en 1983 à Shanghai, Chine. Je suis fille unique, je suis de la génération "enfant unique".
Ma famille n'est pas très grande, je n'ai qu'une cousine et deux cousins. En plus, ils habitent loin de chez moi. Donc après l'école, je passais la plupart de temps de mon enfance avec mes amis. Ils étaient comme mes frères et mes soeurs.
Aujourd'hui, je garde toujours le contact avec mes amis de l'école primaire, du collège et du lycée. Et on organise des sorties régulièrement. Comme beaucoup d'autres de ma génération, j'ai des defauts d'un enfant unique. Je savais faire beaucoup de choses: travailler bien à l'école, parler l'anglais, jouer le piano... mais il y avait aussi beaucoup de choses que je ne savais pas faire ou que je n'aimais pas faire: le ménage, la vaiselle, la cuisine, les courses... Si je ne voulais les faire, ma mère me forçait rarement. La priorité dans la vie était les études. | ||
J'aidais à ma mère à faire la friture de poisson - C'était peut être la seule fois... | Ma mère m'apprenait des poèmes chinois quand j'avais 3 ans. |
Mon père me gatait moins par rapport à ma mère. Pour m'apprendre à vivre indépendament , il m'avait envoyé dans un "Camping de la vie" (吃苦夏令营 - "Camping dur" ou "Camping de la souffrance" si je le traduis littérairement. Si vous auriez une suggestion, bienvenue!) quand j'avais 13 ans.
C'était une sorte de camping qui a été créé pour apprendre aux enfants uniques à vivre sans les parents quelques jours dans des conditions assez difficiles. Avec d'autres centaine d'enfants uniques, je suis allée dans des régions très pauvres de la Chine pendant 10 jours. Quelques souvenirs inoubliables de notre séjour:
- On a d'abord dormi assis dans un train pendant 16 heures (les sièges étaient loin d'être confortables, c'étaient des bancs tout dûrs! Il y avait même des garçons qui ont fini par dormir par terre tellement cela faisait mal au dos.);
- On se logait dans des hôtels mal entretenus où les couettes sentaient mauvais;
- On mangeait des citrouilles toute la journée: petit déjeuner, déjeuner, dîner.
- Tous les jours, on marchait et marchait, même quand il y avait l'orage;
- On essayait de laver nos vêtements nous mêmes sans trop savoir comment les sécher. Le lendemain on portait donc nos vêtements encore mouillés;
- On est même allé chez des personnes pour les aider à nettoyer leur porcheries...
Ce camping était quand même un peu extrême, mais il m'a fait comprendre que nous, les enfants uniques des grandes villes, avaient eu de la chance...
Lorsque je suis rentrée au lycée, mes parents ont décidé de m'envoyer en internat. Le but était de me laisser faire toutes les tâches quotidiennes toute seule pendant la semaine. Cependant, tous les dimanches soirs, mes parents comme les autres parents, arrivaient dans nos chambres avec suffisamment de vêtements propres, lavés et des casses-croûtes pour la semaine. Et ils commençaient à faire le ménage pour nous... Le même phénomène s'est reproduit lorsque je suis rentrée à l'Université Normale de Shanghai. Les enfants restent toujours des enfants pour nos parents.
Après 20 ans de vie dépendante, je suis venue en France. C'est à ce moment là que j'ai commencé vraiment à vivre indépendament...
A suivre: Fille unique, génération enfant unique - moi en France